vendredi, mai 26, 2006

La Syrie participative : la ligne officielle






Oui, c'est facile de se moquer du graphisme d'enfer des sites officiels syriens !

Vous avez sous les yeux la page d'accueil de souriyya tashâkuriyya, ce que l'on pourrait traduire par "la Syrie participative". Sous un beau slogan "Le citoyen est la boussole qui corrige l'orientation de la nation", il s'agit de permettre à l'internaute local de prendre connaissance des lois et décrets, et surtout de participer à la vie démocratique du pays, pour "une démocratie numérique" et "une critique constructive"...

Vous avez ainsi, à droite, un sondage à propos du projet de loi sur les examens de fin d'études secondaires (correct, pas correct, mériterait d'être corrigé), et des tas de liens vers les différents ministères.

Christophe nous dira sans doute ce qu'il faut en penser, mais il faut reconnaître que la mise en ligne des officiels syriens a tout de la ligne officielle... Tout en ligne, sur un seul rang ! Le regard pas sympa du Président (ils auraient pu trouver une autre photo !), et la main qui tient le stylo (on lit, à l'envers, mais c'est tout de même lisible : "je propose de..."), font plus peur qu'autre chose.

On a aussi l'impression qu'il n'y a pas grand chose à dire sur "La démocratie participative" et que l'important est de la montrer sur la Toile mondiale. Le cadre où sont inscrites les informations est bien vide (voir la première vignette, en haut, les autres sont des aggrandissements du détail au centre. En revanche, l'initiative s'impose au regard grâce au large encadré bleu qui doit vouloir signaler l'audace, l'originalité, la modernité, que sais-je encore, de la démarche !!!

Un site comme celui-ci a le mérite de montrer que nous sommes tout de même à un moment curieux, où, même au regard de la culture politique de la Syrie, que l'on peut qualifier de très particulière (n'est-ce pas ?), s'impose la nécessité de vanter les mérites, et du numérique, et de la participation, et de la démocratie.

Il y a de quoi sourire, certes. Mais je retiens surtout qu'un exemple comme celui-ci tend à conforter l'idée que ces trois termes (démocratie, participation et numérique) vont nécessairement ensemble... C'est sans doute aller un peu vite en besogne, par exemple dans le cas dont on parle ici...

1 commentaire:

Armelle a dit…

Encore un moment ou on se pose la question que l'on rencontre partout lorsqu'on etudie les site web et qui est une partie du sujet de Stefan : dans quelle mesure les choix de design du site sont un choix de direction ou l'effet du webmestre a qui on a dit "fait un site sur tel sujet" et qui n'a pas beaucoup plus d'info que cela. Au moins ce site a l'avantage de ne pas mettre 3 heures a se charger contrairement a beaucoup de site plus esthetique mais totalement inaccessible au syrien de base

En tout cas le site gouvernemental qui a le plus d'utilisateur est celui qui donne les resultats du baccalaureat. Au moins quelquechose qui marche et qui interesse le public.