jeudi, août 17, 2006

Guerre du Liban, blogs, journalisme citoyen...

Une évolution personnelle, dont je suppose qu'elle n'a rien d'original, en tout cas pour les internautes correspondant à mon profil. Evolution (révolution ?) perçue à travers les événements de la dernière guerre du Liban ("guerre" ? Est-elle "finie" celle-là ? Expérience amusante, qu'on peut facilement faire grâce à internet d'ailleurs : prenez le temps de relire les titres de la presse et regardez à quel moment on est passé insensiblement "d'incidents à la frontière" à "crise", puis, enfin, "guerre").

Pour
quelqu'un de ma génération donc, élévé aux médias traditionnels, cette guerre a marqué définitivement le passage à l'internet comme source principale d'information. Au détriments des autres, délaissés, et même, pour plus d'un journal, volontairement boycottés tellement c'est nul.

Différentes raisons à ce passage à l'internet, voué naturellement à s'intensifier toujours davantage et qui passera peut-être totalement inapperçu pour des usagers plus jeunes :
- vu de France, les différents médias sont tellement pro-sionistes en général qu'on cherche naturellement autre chose
- en France mais en province (en "région" comme on dit poliment), le décalage de la presse écrite, l'inexistence de la presse arabe (y compris audio), la nullité des médias en français, incitent aussi à passer au net
- en plus je n'ai pas d'antenne satellite sinon j'imagine que j'aurais un abonnement à un canal satellitaire arabe quelconque et peut-être serais-je moins sur mon petit écrin d'ordi que sur le petit écran maudit...

D'autres raisons, positives cette fois :
1) Tous ces médias ou presque se retrouvent, en temps réel ou presque, sur le net. Il faut bien sûr apprendre à la trouver, mais ce n'est rien d'autre qu'un apprentissage ordinaire en fait.
2) Et en plus les efforts sont très largement récompensés. Par la diversité des infos qu'on peut avoir (je confesse ainsi avoir régulièrement zappé sur le jpost et Haaretz même si, au début, ça fait drôle...) et par le caractère inédit et/ou ""en avance" des infos qu'on arrive à avoir, en particulier, voire surtout, par tout ce qui vient et/ou est traité par des sources et canaux qui relevent de ce qu'on appelle le "journalisme citoyen" (cf. ce qu'en raconte Pisani dans son blof par exemple à cette page http://pisani.blog.lemonde.fr/pisani/2006/05/blogueurs_et_jo.html).
3) Il faut aussi y ajouter je crois le rapport particulier que créé le "fil internet" qui créé, et je crois que c'est rarement souligné, une relation spéciale, intime, "chaude" comme dirait McLuhan (cherchez la référence, je ne l'ai plus en tête). En écrivant ce billet, je pense à une conversation au téléphone, hier, avec une amie au Liban : en dépit du plaisir du téléphone, elle me disait combien ils appréciaient, bloqués, les courriels de sympathie, d'encouragement, etc., "peut-être plus que le téléphone" ! Une remarque qu'on trouve également sur le blog de Stéphane cité ci-dessous. Je crois que cela vaut aussi pour les usagers d'internet de ce côté-ci de la frontière physique des conflits. Je me rends compte que l'écran internet est bien plus "intime" qu'on ne le penserait au départ...

Pour s'informer sur la Toile, pour se servir de la Toile tout simplement, tout le monde développe des stratégies de lecture qui sont autant de parcours à travers les sites, de lien en lien éventuellement, au gré des associations.

Cette chose bizare n'est en fait que l'équivalent des choix de lecture dans la masse des titres disponibles en kiosque par exemple, ou parmi les canaux ouvrables par la zapette de la télé, mais également à travers les signes (caractères écrits ou photogrammes) des infos dont on s'efforce de "prendre connaissance" (belle expression en français si on y pense, la connaissance s'avouant "possession" - sans doute inévitablement manquée dirqit le philosophe - de l'objet désiré).

Il n'est donc que justice de mentionner ici, à ce moment du conflit, cette adresse (obtenue grâce à Armelle je crois) :
http://www.libnanews.com/

Et puis, comme on dit dans Charlie Hebdo auquel par le ton il ressemble parfois, rubrique "spécial copinage" maintenant : je ne peux que vous renvoyer au journaliste-citoyen webmestre, oelle-supporteur et ami de Stéphane, sommé, devant le monde entier, de nous parler de son expérience dans ces pages s'il le veut bien tout de même : http://stefanbazan.com/blog/ (J'aime beaucoup sa chronique du 13e jour que je vous recommande chaudement.)

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